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Cela fait de nombreuses années que je pratique la voyance. En réalité, je suis très spirituelle et j’ai un grand intérêt pour la tradition celtique et le druidisme. Après avoir vu un article sur le triskele, le chiffre trois et la fête de samain, nous allons nous pencher aujourd’hui sur la triade celte.

La Triade et le Chiffre Trois dans la Culture Celte

La culture celte, riche et profondément spirituelle, s’articule autour d’une notion fondamentale : la triade. Loin d’être une simple figure de style, le chiffre trois incarne une vision du monde où l’unité émerge de la multiplicité, où chaque aspect de l’existence est intrinsèquement lié à deux autres pour former un tout cohérent. Cette structure ternaire se retrouve à tous les niveaux de la pensée celte, depuis la cosmogonie jusqu’aux préceptes moraux.

Les triades celtes ne sont pas de simples énumérations; elles représentent des principes universels, des guides pour la vie et l’évolution de l’âme. Les druides, dépositaires de cette sagesse ancestrale, transmettaient leurs enseignements oralement, structurant ainsi la connaissance pour faciliter la mémorisation et la compréhension profonde. Trois unités primordiales y sont souvent citées : Un Dieu, une Vérité, et un point de Liberté où s’équilibrent toutes les oppositions. De ces fondements découlent la Vie, le Bien et la Puissance – des forces vitales qui animent l’univers.

Au-delà des concepts théologiques, la spiritualité celtique intègre des triades pour décrire le parcours de l’être. Les trois cercles de l’existence en sont un exemple frappant : le Keugant, royaume du vide divin inaccessible à tous sauf à Dieu; l’Abred, le cercle des migrations où l’âme humaine expérimente la fatalité et la nécessité existentielle; et enfin le cercle de Gwenwed, le « Monde Blanc » de la béatitude et de la réalisation spirituelle. Atteindre Gwenwed, c’est embrasser la plénitude, un état où le temps et le changement sont suspendus, un lieu de lumière divine.

Le Chiffre Trois et le Triskèle

L’iconographie celte reflète également cette prééminence du trois. Le Triskèle, avec ses trois spirales interconnectées, symbolise le mouvement perpétuel, les cycles de la vie, de la mort et de la renaissance, mais aussi l’interconnexion des mondes celtiques : terrestre, céleste et souterrain. Il est une représentation dynamique de l’équilibre des forces naturelles. Les druides voyaient dans ces motifs une clé vers la connaissance, un moyen de maintenir l’harmonie entre la nature, l’humain et le divin. Cette tradition ésotérique celte, empreinte d’une éthique de l’amour et de la sagesse, nous invite à une reconnexion profonde avec les rythmes du vivant et la quête de notre propre totalité.

Les Trois Cercles de la Triade Celte: Keugant, Abred et Gwenwed

La spiritualité celte, d’une richesse et d’une profondeur souvent insoupçonnées par le grand public, repose sur des concepts fondamentaux qui structurent la compréhension du monde, de l’existence et du cheminement de l’âme. Au cœur de cette cosmogonie se trouvent les fameuses triades celtes, un système de pensée où le chiffre trois est roi, symbolisant l’unité dans la multiplicité et l’équilibre dynamique des forces. Parmi ces triades, celle des trois cercles de l’existence – le Keugant, l’Abred et le Gwenwed – offre une carte précieuse pour appréhender les mondes celtiques et la destinée humaine.

Ces trois cercles, loin d’être de simples notions abstraites, décrivent un voyage initiatique que l’âme doit parcourir, un périple de transformation constante. Comprendre leurs distinctions permet de saisir l’essence même de la vision celte, où la vie n’est pas une ligne droite, mais une spirale d’évolution, de mort et de renaissance. C’est une invitation à voir au-delà des apparences, à embrasser une vision holistique où chaque étape est essentielle pour atteindre la plénitude.

Le Keugant : l’Origine Incréée et Inaccessible

Le Keugant est le premier et le plus vaste de ces cercles. Il représente l’état primordial, le « Cercle vide », le chaos d’avant la création, où seule la divinité réside et se manifeste. C’est le domaine de l’Incréé, un espace d’infini et d’absolu que nul être, vivant ou mort, ne peut traverser ni supporter, hormis Dieu lui-même. C’est la source de toute chose, le potentiel illimité d’où émane l’existence.

Ce cercle extérieur symbolise la grandeur suprême, l’éternité sans limites, la perfection insondable. Il est l’ultime mystère, le point d’équilibre de toutes les oppositions, mais aussi l’incapacité pour l’être fini de saisir l’infini. Il nous rappelle l’humilité face à la puissance créatrice universelle, cette énergie primordiale que les druides nommaient IOW et dont le Tribann, avec ses trois rayons de lumière, est une évocation lumineuse.

L’Abred : le Cercle des Migrations et de la Fatalité

Vient ensuite l’Abred, le cercle intermédiaire, souvent appelé le « Chemin de la Nécessité existentielle » ou le « Cercle des Migrations ». C’est notre monde, celui de l’expérience humaine, où la fatalité et le destin régissent le cycle des incarnations. Ici, chaque existence nouvelle naît de la mort, et l’âme est appelée à traverser d’innombrables vies pour apprendre, grandir et se purifier.

Ce cycle de transmigration est loin d’être une punition; il est une opportunité d’acquérir la connaissance, de développer la force morale et de se libérer des tendances mauvaises. Les triades insistent sur la nécessité de recueillir le fruit de chaque existence, de surmonter la paresse d’efforts vers le bien et la connaissance. C’est dans l’Abred que se forge notre âme, à travers les épreuves et les choix qui déterminent notre évolution, notamment en développant la conscience et la liberté.

Le Gwenwed : le Cercle de la Béatitude et de la Lumière Blanche

Le Gwenwed, le « Monde Blanc » ou « cercle de la béatitude », est le but ultime de ce voyage spirituel. C’est le cercle de la félicité où chaque état nouveau procède de la vie, un lieu affranchi du temps et du changement. Atteindre le Gwenwed signifie parvenir à la plénitude de la connaissance, à l’harmonie parfaite avec la volonté divine.

Ce monde est celui de la lumière divine, le cinquième élément, l’éther, où l’être accède à une compréhension totale et infinie. Les triades celtes décrivent le Gwenwed comme l’aboutissement où l’amour, la connaissance et l’ordre coexistent parfaitement. L’âme, ayant transcendé l’Abred, y retrouve le souvenir de toutes ses existences passées et participe à l’accroissement infini du Pouvoir, de la Connaissance et de la Bonté, une forme d’éveil spirituel. Le cercle de Gwenwed, c’est l’union avec l’essence même de la Divinité, le repos après le long cheminement, mais aussi une nouvelle étape dans l’évolution vers l’Absolu.

Une Vision Intégrée de la Spiritualité Celte

Ces trois cercles ne sont pas des entités isolées, mais des aspects interdépendants d’un processus cosmique et individuel. La croix celtique, par exemple, illustre cette interconnexion, avec son cercle central représentant le Gwenwed, entouré des cycles d’Abred et du Keugant. Elle figure les huit périodes du cycle druidique, reliant le soleil central aux huit planètes, chaque élément étant une facette de cette danse universelle.

La spiritualité celtique nous offre une perspective où le divin n’est pas lointain, mais intrinsèquement lié à la nature, à l’humain et à son parcours. Les mondes celtiques ne sont pas figés, mais en constante évolution, et l’individu est un acteur essentiel de cette dynamique. Le passage d’un cercle à l’autre n’est pas une fatalité subie, mais une opportunité de croissance, guidée par l’amour, la connaissance et la force morale. En définitive, le voyage vers le Gwenwed est une quête de soi, une reconnexion profonde avec les racines de l’existence, un chemin vers la lumière que chacun porte en lui.

Comment Atteindre le Gwenwed: Cheminement de l’Âme et Volonté

Pour s’élever au-delà de l’Abred et atteindre le Gwenwed, la persévérance est reine. Il s’agit d’acquérir la Science (connaissance), la Force Morale (maîtrise des épreuves) et l’amour (création de Vie). Ces trois victoires sur le mal sont essentielles, car sans une volonté inébranlable de les cultiver, l’âme risque de s’enliser et de retomber dans l’Abîme. La Plénitude du Gwenwed ne se gagne pas par inertie, mais par un effort conscient et répété.

Le cheminement de l’âme est donc un apprentissage continu. Chaque existence est une chance de corriger ses erreurs, d’approfondir sa sagesse et de s’aligner avec l’harmonie divine. Le Gwenwed n’est pas un paradis statique, mais un état d’accroissement infini du Pouvoir, de la Connaissance et de la Bonté, où l’âme, purifiée par ses expériences en Abred, jouit d’une félicité sans fin. C’est la destination ultime, accessible uniquement par la force de la volonté et l’illumination intérieure.

Les druides avaient une connaissance spirituelle très avancée par rapport à leur époque. Malheureusement, tout était transmis à l’oral et très peu d’écrits sur le druidisme ont résisté. En effet, ils ont été décimés par les Romains. Malgré tout et heureusement, au fil du temps, La spiritualité chez les Druides et certains de leurs enseignements ont été préservés.